En créant un même cadre d'emplois, un seul texte s'applique aux deux versants et il devient inutile de transposer les avancées statutaires des territoriaux à chaque réforme. Car les décrets statutaires de la FPT et de la FPH sont historiquement comparables, rappellent les sept syndicats signataires du courrier. En 1991, le décret portant statut particulier des ingénieurs de la fonction publique hospitalière a été créé sur la base du décret de 1990 sur le cadres d'emplois des ingénieurs territoriaux. Deux textes qui « ont suivi les mêmes évolutions, avec parfois un délai de transposition générateur d'iniquité et de freins à la mobilité ». Les réformes n'ont pas toujours été rapides ni complètes. En revanche, les syndicats se félicitent d'avoir obtenu l'harmonisation des deux premiers grades sur quatre en septembre 2017. À savoir: mêmes échelons, mêmes indices et mêmes modalités de promotion pour ces deux grades. Réforme de la fonction publique : l'AITF reste mobilisée | Association des Ingénieurs Territoriaux de France. Les syndicats estiment que la mobilité entre les deux versants, hospitalier et territorial, pourrait non seulement enrichir et diversifier les parcours professionnels des agents, mais aussi rendre les établissements plus attractifs.
Pour ces derniers, en supprimant la promotion interne, la réforme peut être un vrai frein à leur évolution professionnelle. Le nombre de postes ouverts aux concours d'ingénieur en chef n'a en effet cessé de diminuer ces dernières années. Réforme statut ingénieur territorial io. Jusqu'en 2012, près de 50 postes étaient attribués par voie de concours externe (40%) et interne (60%) chaque année. En 2015, seulement 32 postes étaient disponibles pour au final 21 admis sur 300 candidats présents, soit un ratio de 1 sur 14. En ce qui concerne le concours d'administrateur, ce sont 80 postes attribués en moyenne par an. Il existe donc une inégalité et un vrai écart entre les deux filières, ce qui ne correspond pas au parallélisme des formes recherché par ces nouveaux décrets. Il faut donc parvenir à faire évoluer le nombre de postes ouverts au niveau de celui des administrateurs.
Au septième et dernier échelon du second grade, la rémunération serait fixée au "hors échelle B bis". Les titulaires du troisième grade pourraient prétendre éventuellement au "hors échelle C" par le biais du grade à accès fonctionnel (Graf), un dispositif réservé aux agents ayant occupé pendant plusieurs années, au cours de leur carrière, un poste à responsabilités de nature fonctionnelle. Les ingénieurs en chef territoriaux accédant à ce grade bénéficieraient ainsi d'une rémunération comparable à celle des ingénieurs des plus hauts corps de l'Etat. Mais ils seraient peu nombreux, compte tenu des conditions très strictes qui seraient exigées pour y parvenir. Réforme statut ingénieur territorial para. En fait, les principaux bénéficiaires de ce grade pourraient bien être les personnels de l'Etat eux-mêmes. Telle qu'elle est conçue, la réforme laisse penser que le gouvernement prépare un point de chute pour des ingénieurs de l'Etat qui, modernisation de l'action publique oblige, devront envisager une carrière ailleurs qu'à l'Etat.
C'est en tout cas le sentiment des organisations syndicales qui déplorent par conséquent que la réforme n'ait pas été conçue en priorité au bénéfice des ingénieurs territoriaux. Ces mêmes organisations syndicales reconnaissent en même temps l'avancée que va constituer le renforcement de la formation des ingénieurs en chef, celle-ci passant d'une durée de 5 jours aujourd'hui à 12 mois après la réforme. Le plus grand nombre des ingénieurs relèveraient du cadre d'emplois des ingénieurs territoriaux. Cadre d’emplois des ingénieurs : avancée ou freins déguisés ?. Celui-ci devant être constitué de deux grades. Le premier grade aurait un déroulement en 11 échelons (au lieu de 10) terminant à l'indice brut 801 (contre 750 aujourd'hui). Le grade d'ingénieur principal comprendrait 8 échelons (il y en a 9 actuellement) avec l'indice brut terminal 966. Les responsables syndicaux à qui la DGCL a présenté ces pistes lors d'une réunion, le 24 octobre dernier, n'étaient "pas du tout enthousiastes", témoigne Pascal Kessler (FA-FPT) qui se dit lui aussi "déçu". Les rémunérations du cadre d'emplois des ingénieurs seront très peu revalorisées, tandis que la formation demeurera d'une durée de 5 jours.