», « Mais pourquoi n'a-t-il jamais joué avant? », Martin fut le seul à noter une chose importante: le violon était d'un brun éclatant. Pas gris, pas noir clair, pas blanc foncé, non. Autour, peu à peu, pendant que la musique se dispersait comme de la fumée, un morceau de ciel bleu apparut traversé par un rayon de soleil jaune canari. Les photos du Maroc en noir et blanc - Escale de nuit. Le lampadaire reprit sa teinte rouille, la Seine retrouva quelques instants ses nuances verdâtres tandis que les arbres eux s'ornèrent des orangés de l'automne. Les livres des bouquinistes aux alentours, tout comme les peintures des artistes du dimanche, arborèrent maintenant des milliers des nuances flamboyantes. Martin se mit à sauter de joie dans tous les sens, pointant du doigt les divers éléments. Les yeux autour de lui s'ouvrirent petit à petit, émerveillés et ébahis en se rendant compte que la brume musicale redonnait ses couleurs à la ville. Tout le monde admirait ce spectacle fantastique. Les sourires se remirent à l'endroit et des cris de joie percèrent alors.

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Au milieu de cette atmosphère grisâtre, on pouvait retrouver sur les quais de Seine un personnage singulier. Tous les jours, M. Maurice arrivait à huit heures tapantes et ne repartait que lorsque le noir de la nuit commençait à tomber. Le vieil homme avait les rides marquées de celui qui avait trop vécu, il se tassait sur lui-même et sa moustache garnie prenait peu à peu l'odeur aigre du cigare. Il s'installait près d'un lampadaire défraîchi, béret fixé sur la tête, et à côté de lui exhibait un étui recouvert de cuir usé, imposant et mystérieux. Qu'il vente, qu'il neige, il était toujours là, lui et son étrange boîte. Si le temps faisait des siennes, M. Maurice se tenait debout et protégeait son vieil ami, en tenant au-dessus de lui un parapluie noir découpé dans la nuit. Si le soleil se voulait trop perçant, cela pouvait être une petite ombrelle avec les découpes de la dentelle. Montagne noir et blanc facile. M. Maurice était une figure à Paris. On pouvait entendre les gens marmonner près de lui: — Je crois que c'est lui, le monsieur étrange...

L'homme aussi est apaisé, tout juste fiancé et installé dans les Préalpes valaisannes. Depuis quelques semaines, il enchaîne les accrochages et les séances de dédicace de son premier livre, baptisé «Above», fraîchement auto-édité. En grand format, bien sûr. «L'idée était de rendre mon travail plus accessible, dit-il. Les retours sont enthousiasmants! » Fatalement, à force de tourner autour des pics les plus spectaculaires des Alpes, l'envie d'y poser le pied se fait sentir. La rencontre entre celui qui photographie les faces nord et celui qui les skie, le guide chamoniard et spécialiste de pente raide Vivian Bruchez, scelle le début d'une nouvelle aventure: Thomas Crauwels se lance, pour le plaisir, à l'assaut de quelques 4000 valaisans. «J'y découvre une tout autre image de la montagne. Mont-blanc : Aiguilles Marbrées. Je ne fais pas ça pour l'ego, mais pour donner plus de profondeur à ma connaissance de ce milieu. Cela me permet de garder l'inspiration. » + d'infos Texte(s): Clément Grandjean Photo(s): Alexandre Deschaumes