Écrit par Victor Hugo Oh! je fus comme fou dans le premier moment, Hélas! et je pleurai trois jours amèrement. Vous tous à qui Dieu prit votre chère espérance, Pères, mères, dont l'âme a souffert ma souffrance, Tout ce que j'éprouvais, l'avez-vous éprouvé? Je voulais me briser le front sur le pavé; Puis je me révoltais, et, par moments, terrible, Je fixais mes regards sur cette chose horrible, Et je n'y croyais pas, et je m'écriais: Non! -- Est-ce que Dieu permet de ces malheurs sans nom Qui font que dans le coeur le désespoir se lève? -- Il me semblait que tout n'était qu'un affreux rêve, Qu'elle ne pouvait pas m'avoir ainsi quitté, Que je l'entendais rire en la chambre à côté, Que c'était impossible enfin qu'elle fût morte, Et que j'allais la voir entrer par cette porte! Oh! que de fois j'ai dit: Silence! elle a parlé! Tenez! voici le bruit de sa main sur la clé! Attendez! elle vient! laissez-moi, que j'écoute! Car elle est quelque part dans la maison sans doute! Mis en favori par Aucun membre a mis cet écrivan en favori.

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On remarque la présence d'indices d'émotions fortes, comme avec les interjections situées au début des vers 1 « Oh! » et « Hélas! » au vers 2 qui témoigne directement d'une plainte du poète et d'une expression de sa douleur. Premièrement on retrouve le champ lexical de la souffrance avec le verbe « souffrir » présent deux fois au vers 4, le verbe « pleurer » au vers 2 qui est complété d'un indice temporelle « trois jours amèrement » qui insiste sur la profondeur de son désespoir et pour finir le verbe « éprouver » qui est lui aussi répéter 2 fois au vers 5. Ce champ lexical et de plus la répétition des verbes aux vers 4 et 5 permette d'insister sur la souffrance qu'éprouve Victor Hugo à la suite de la mort de sa fille. On De plus Victor Hugo désigne ses lecteurs par deux périphrases « Vous tous à qui » au vers 3 et « Pères, mères » au vers 4, ces périphrases renforcent la communication entre les lecteurs et le poète. On remarque aussi une interrogation rhétorique « tout ce que j'éprouvais, l'avez-vous éprouvé?

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Oh! je fus comme fou dans le premier moment, Hélas! et je pleurai trois jours amèrement. Vous tous à qui Dieu prit votre chère espérance, Pères, mères, dont l'âme a souffert ma souffrance, Tout ce que j'éprouvais, l'avez-vous éprouvé? Je voulais me briser le front sur le pavé; Puis je me révoltais, et, par moments, terrible, Je fixais mes regards sur cette chose horrible, Et je n'y croyais pas, et je m'écriais: Non! -- Est-ce que Dieu permet de ces malheurs sans nom Qui font que dans le coeur le désespoir se lève? -- Il me semblait que tout n'était qu'un affreux rêve, Qu'elle ne pouvait pas m'avoir ainsi quitté, Que je l'entendais rire en la chambre à côté, Que c'était impossible enfin qu'elle fût morte, Et que j'allais la voir entrer par cette porte! Oh! que de fois j'ai dit: Silence! elle a parlé! Tenez! voici le bruit de sa main sur la clé! Attendez! elle vient! laissez-moi, que j'écoute! Car elle est quelque part dans la maison sans doute!

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Et cette foule de sentiment autant que l'alternance du discours indirect au direct illustre bien l'agitation mentale du locuteur. La présence de réflexion inachevée, sans conclusion (« Est-ce que Dieu permet de ces malheurs sans nom / Qui font que dans le cœur le désespoir se lève? «) contribue aussi à confirmer cette idée. Par ailleurs on retrouve deux polyptotes (« [... ] dont l'âme a souffert ma souffrance, «; « Tout ce que j'éprouvais, l'avez-vous éprouvé? «) figure de répétition qui, associée avec la répétition des mots « et « et « puis « et à la ponctuation donnant un rythme saccadé au texte, contribue à montrer un V. perdu, confus. Ensuite ce poème, surtout la fin, marque l'apparition de la folie hallucinatoire de l'auteur. Le locuteur rentre dans un délire hallucinatoire auditif et visuel dans lequel Léopoldine est vivante. Les deux verbes conjugués à l'imparfait aux vers 14 et 16 (« je l'entendais rire « et « j'allais la voir «) confirment tout à fait cette idée d'hallucination auditive et visuelle.

Ici, le poète confie ses sentiments au lecteur par l'intermédiaire du poème, la création littéraire l'aide à faire son deuil. C'est ce qu'on comprend parfaitement quand on lit le livre IV des Contemplations: placé au centre du recueil, il permet à Hugo de reconstituer les étapes de sa souffrance, de la révolte initiale qui transparaît dans le poème que nous venons d'étudier jusqu'à l'acceptation exprimée par le célèbre poème « A Villequier ». source: