Sébastien-Roch-Nicolas Chamfort Commentaires et analyses de S. -Roch-Nicolas Chamfort – 1796. Le chêne et le Roseau Je ne connais rien de plus parfait que cet Apologue. Il faudrait insister sur chaque mot pour en faire sentir les beautés. L'auteur entre en matière sans prologue, sans morale. Chaque mot que dit le chêne fait sentir au roseau sa faiblesse. V. 3. Un roitelet pour vous est un pesant fardeau. Le moindre vent qui d'aventure r Fait rider la face de l'eau, etc. Et puis tout d'un coup l'amour-propre lui fait prendre le style le plus pompeux et le plus poétique. V. 8. Cependant que mon front au Caucase pareil, non content, etc. Puis vient le tour de la pitié qui protège, et d'un orgueil mêlé de bonté. V. 12. Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage Dont je couvre le voisinage. Enfin il finit par s'arrêter sur l'idée la plus affligeante pour le roseau, et la plus flatteuse pour lui-même. Le Chêne un jour dit au Roseau: « Vous avez bien sujet d'accuser la Nature; Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.

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Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête au Ciel était voisine Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts. " Par sa stature imposante, par ses racines se nourrissant dans le coeur de la tête, par ses conversations avec les nuages, le chêne s'estime, le chêne croit en sa supériorité vis à vis du roseau et plus la confiance en soi d'une personne est débordante, plus dure sera la chute. Morale de la fable le chêne et le roseau: Dans cette fable les deux personnages principaux sont des archétypes, comme nous l'avons vu plus haut, le chêne représente l'orgueil démesuré et le roseau est la personnification de la sagesse jouant de son adaptabilité comme sa plus grande force. Le vent apparaît comme une sorte de punition, le chêne si fier de sa stature est certains de son immortalité est ramener sur terre par le vent qui le déracine, lui rappelant ainsi sa propre mortalité. En appliquant cette idée à la société, on comprend aisément que le chêne fait partie d'une classe supérieur à celle du roseau, il représente la haute société, la noblesse se pensant si supérieur aux restes des hommes, bien qu'il soit né d'une façon plus évidente, tout le monde se trouve sur un pied d'égalité face à la mort.

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Résumé du document Commentaire comparé de la fable de Jean de La Fontaine et de celle de Jean Anouilh "Le Chêne et le Roseau", sous la forme d'un plan détaillé. Sommaire I. La reprise par Jean Anouilh d'éléments de la fable de La Fontaine: la même histoire avec les mêmes personnages A. Les mêmes personnages symboliques B. Une même structure dramatique: d'abord une discussion puis le récit d'un événement qui modifie la situation pour aboutir à la même situation finale 1. Une discussion entre les deux personnages au sujet de leur force et du danger du vent 2. L'irruption dramatisée d'un même élément perturbateur 3. Une situation finale similaire II. Des caractères transformés A. Une répartition de la parole assez différente B. Un renversement dans la présentation des personnages 1. Le chêne 2. Le roseau III. Deux morales opposées A. La morale implicite de la fable de La Fontaine B. La morale de la fable d'Anouilh Conclusion Extraits [... ] Anouilh dévalorise nettement l'attitude du roseau, moralement comme physiquement déprécié: Il se tenait courbé par un reste de vent (v. 21) III.

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Anouilh utilise un langage familier, terme "marmots"; c'est une parodie. Anouilh imite La Fontaine et reprend son style, avec des vers, des alexandrins, mais il se moque. Il reconnaît les qualités de l'auteur, mais dénonce l'attitude du roseau. III Des personnages symboliques Les personnages sont des symboles. Le chêne représente la fierté, il ne veut pas plier. Il reproche aux autres de toujours se soumettre. Le roseau représente la petitesse et la fragilité: "Que nous autres, petites gens, / Si faibles, si chétifs, si humbles, si prudents". L'adverbe d'intensité "si" souligne cette fragilité. L'adjectif "petit" s'apparente aussi à la petitesse morale du roseau. On note que l'adjectif "prudent" est péjoratif ici. Il veut se protéger. Le roseau se moque: "mon compère", "Ce que j'avais prédit n'est-il pas arrivé". Il reste "courbé par un reste de vent", montrant sa soumission. Le chêne ne se soumet jamais: "je suis encore un chêne. Il continue de sourire. Il est valorisé: "le géant", "beau".

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L'auteur réalise en fait un pastiche de la fable de La Fontaine et imite son style et son écriture. Anouilh conserve aussi les deux personnages de la fable source. Ils possèdent bien les mêmes caractéristiques: le roseau est « faible », « chétif » et « prudent » alors que le chêne est « fier » et « beau ». Ainsi, les constantes gardées par Anouilh font de son imitation un pastiche qui rend hommage à La Fontaine. Cependant, Anouilh ajoute une dimension satirique à son adaptation. Le sujet et la situation initiale restent les mêmes mais dès les premières lignes, le ton se veut parodique. Lorsqu'Anouilh écrit: «N'êtes-vous pas lassé d'écouter cette fable? », il montre immédiatement ses intentions comiques et sa portée critique. Il questionne indirectement les lecteurs et les pousse à remettre en question la morale de La Fontaine. En effet, la situation est ici inversée. Dans la fable de La Fontaine, c'est le personnage du roseau qui est mis en avant par sa souplesse, capacité à se courber et donc à résister pendant une « tempête ».

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L'hypotexte: « Le chêne et le Roseau », La Fontaine, Fables, Livre 1 Le chêne un jour dit au roseau: « Vous avez bien sujet d'accuser la nature; Un roitelet pour vous est un pesant fardeau; Le moindre vent qui d'aventure Fait rider la face de l'eau, Vous oblige à baisser la tête. Cependant que mon front, au Caucase pareil, Non content d'arrêter les rayons du soleil, Brave l'effort de la tempête. Tout vous est aquilon; tout me semble zéphyr. Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage Dont je couvre le voisinage, Vous n'auriez pas tant à souffrir: Je vous défendrai de l'orage; Mais vous naissez le plus souvent Sur les humides bords des royaumes du vent. La nature envers vous me semble bien injuste. - Votre compassion, lui répondit l'arbuste, Part d'un bon naturel; mais quittez ce souci: Les vents me sont moins qu'à vous redoutables; Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici Contre leurs coups épouvantables Résisté sans courber le dos; Mais attendons la fin. » Comme il disait ces mots, Du bout de l'horizon accourt avec furie Le plus terrible des enfants Que le nord eût porté jusque là dans ses flancs.

L'arbre tient bon; le roseau plie. Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine, Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts. L'hypertexte: « Le Chêne et le Roseau », Jean Anouilh, Fables. « N'êtes-vous pas lassé d'écouter cette fable? La morale en est détestable; Les hommes bien légers de l'apprendre aux marmots. Plier, plier toujours, n'est-ce pas déjà trop, Le pli de l'humaine nature? » « Voire, dit le roseau, il ne fait pas trop beau; Le vent qui secoue vos ramures (Si je puis en juger à niveau de roseau) Pourrait vous prouver, d'aventure, Que nous autres, petites gens, Si faibles, si chétifs, si humbles, si prudents, Dont la petite vie est le souci constant, Résistons pourtant mieux aux tempêtes du monde Que certains orgueilleux qui s'imaginent grands. » Le vent se lève sur ses mots, l'orage gronde. Et le souffle profond qui dévaste les bois, Tout comme la première fois, Jette le chêne fier qui le narguait par terre.