Pascal avait son gouffre, avec lui se mouvant. - Hélas! tout est abîme, – action, désir, rêve, Parole! et sur mon poil qui tout droit se relève Maintes fois de la Peur je sens passer le vent. En haut, en bas, partout, la profondeur, la grève, Le silence, l'espace affreux et captivant… Sur le fond de mes nuits Dieu de son doigt savant Dessine un cauchemar multiforme et sans trêve. J'ai peur du sommeil comme on a peur d'un grand trou, Tout plein de vague horreur, menant on ne sait où; Je ne vois qu'infini par toutes les fenêtres, Et mon esprit, toujours du vertige hanté, Jalouse du néant l'insensibilité. Ah! En quoi la laideur est-elle une source d’inspiration pour Baudelaire ? - Dissertation - julien0646. ne jamais sortir des Nombres et des Etres!

Poème Sommeil Baudelaire D

L'inextricabilité de la misère humaine est-elle moins totale qu'on pourrait le croire, dans ce poème? La Fontaine de sang Il me semble parfois que mon sang coule à flots, Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots. Je l'entends bien qui coule avec un long murmure, Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure. Poème sommeil baudelaire du. À travers la cité, comme dans un champ clos, Il s'en va, transformant les pavés en îlots, Désaltérant la soif de chaque créature, Et partout colorant en rouge la nature. J'ai demandé souvent à des vins captieux D'endormir pour un jour la terreur qui me mine; Le vin rend l'oeil plus clair et l'oreille plus fine! J'ai cherché dans l'amour un sommeil oublieux; Mais l'amour n'est pour moi qu'un matelas d'aiguilles Fait pour donner à boire à ces cruelles filles! Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1857

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Tu réclamais le Soir; il descend; le voici: Une atmosphère obscure enveloppe la ville, Aux uns portant la paix, aux autres le souci. Poème sommeil baudelaire d. Pendant que des mortels la multitude vile, Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci, Va cueillir des remords dans la fête servile, Ma Douleur, donne-moi la main; viens par ici, Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années, Sur les balcons du ciel, en robes surannées; Surgir du fond des eaux le Regret souriant; Le Soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'Orient, Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche. Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal